Ne pleure pas si tu m'aimes.
Si tu savais le don de Dieu et ce qu'est le ciel, 
Si tu pouvais entendre le chant des anges 
et me voir au milieu d'eux...
Si, un instant, tu pouvais contempler la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent …
Essuie tes larmes et ne pleure pas,
si tu m'aimes!...


Don´t cry if you love me.
If you knew the gift of God and what Heaven is,
If you could hear the angels singing
and see me among them...
If, only for an instant, you could contemplate,
just like me,
the Beauty before which all beauties turn pale. 
So, wipe your tears away and don´t cry, 
if you love me...

Saint Augustin


+YARA SALEM+
2 October 1999 - 2 July 2001

Mother: Amal  |  Father: Ghassan-John 
Brother: Jad


 

 

YARA?
In a Brazilian Indian legend Yara was the Goddess of the River. She was a mermaid who came to seduce the young Indians at the edge of the rivers.
*YARA- Poem
*Yara Arts Group
*YARA-Young Australian Readers' Awards
*The story of the YARA- Fairytale (Adapted from Folklore Bresilien)
 *YARA- sound track to a Turkish / German film- By Lebanese oud player Rabih Abou-Kahlil
*Yara! an online magazine by students with too much time on their hands.

Yara


 
Yara Salem, 
née le 2 octobre 1999,
était une petite sirène adorable, sociable, dynamique, active et indépendante.

Elle méritait bien, comme tout autre enfant, le don de vivre!
Malheureusement, cela n'a pas duré longtemps:
21 mois seulement!!

Ce matin du 2 juillet 2001 tout espoir a été perdu.
Un germe résistant et fatal a attaqué le corps frêle mais sain
(jusque lors) de ma petite fée.

De l'urgence aux soins intensifs, on l'avait déjà perdue.

Une hypothermie sévère, une tension imprenable,
un pouls imperceptible, une insuffisance reinale,
une défaillance hépatique, une thrombopénie,
une CIVD (Coagulation Intra Vasculaire Disséminée),
un infarctus coronarien, une mydriase bilatérale aréactive,
ce qui impliquait une mort cérébrale (coma stade 4)!!

Tout cela s'est passé dans un milieu hospitalier très bien équipé,
avec un personnel bien formé et discret,
et un excellent pédiatre dont je n'oublierai jamais
le tact professionnel et le soutien moral.

 Malgré tout cela, nous étions incapables de la sauver;
ce qui lui manquait n'était rien d'autre qu'un...
MIRACLE!!
...Hélas, il n'a pas eu lieu...  Je l'ai perdue!!

Là, tout s'écroule. Rien de pire que de perdre un enfant!
Perdre ses parents, c'est terrible, mais c'est dans l'ordre des choses. Pas un enfant.
J'avais peur d'affronter le voisinage, les collègues de travail,
les amis...Comme si j'avais perdu une guerre
(la guerre contre la mort?!)
A chaque fois, c'est le défilé des questions:
" Comment ça c'est passé?"
" Est ce qu'il y a eu une faute médicale?"
" Depuis quand était-elle malade?"
Je me retourne et me mets à pleurer.
" OH, pardon!"
On a pris, mon mari et moi, le rôle de l'AVOCAT, pour défendre le médecin et l'hôpital. J'avais l'impression à chaque fois de la tuer à nouveau. Les gens s'excusent,  je m'excuse à mon tour, je suis désolée pour eux. C'est le comble, c'est moi qui m'excuse de les gêner. Il n'y a pas de pire TABOU que la mort d'un enfant. Je suis comme pestiférée.
Il y a deux mois que j'ai perdu YARA; j'ai besoin d'en parler pour apprivoiser ma douleur, pouvoir vivre tout en la gardant en moi. Les gens veulent toujours mettre des échelles de grandeur sur la douleur, et croient que la mienne est moins intense sous pretexte que YARA n'avait qu'un an et neuf mois. C'est injuste!
Parfois, j'ai encore envie de hurler. Quand ça me prend, je sors et je pleure toute seule; et que des fois cela m'arrive.
Je passe par des hauts et des bas; mais quand c'est "le bas", j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à me mettre debout. Ma seule force est "DIEU", qui ne nous laisse jamais. Il trouve toujours un moyen de soutien. Il nous enverra une personne qui nous tendra la main et nous aidera à nous lever, à trouver la force qui est quelque part en nous. J'ai trouvé cette personne au moment où je me suis sentie souffrir seule, déchirée par la douleur, envahie par le chagrin.
"Je n'oublierai jamais cette main d'AMOUR et de PAIX".
A vrai dire, c'est la premiere fois que je ne trouve pas le soutien de mon mari qui souffre de la même douleur (je pense que c'en est la cause). On refusait de s'entre parler, on se regardait au lieu de regarder ce même point de peine.
On a passé le pire moment de notre vie conjugale que je considérais comme idéale. Mais, après tout, la solidarité de notre couple nous a aidés à voir ce qui nous est arrivé, à essayer d'accepter la réalité de notre destin.
Maintenant, il faut que j'arrive à penser à ce qui m'est arrivé, à vivre avec, pour mon fils, mon mari et moi-même, tout en faisant des projets d'avenir. Un autre bébé peut-être, car j'aime bien la vie et je ne laisserai pas la dépression prendre le dessus.
Je veux bien noter une citation expressive d'un peintre célèbre:

" I feel a failure. That's it, as far as I am concerned ... I feel that this is the destiny. I accept, that will never change."
Vincent Van Gogh (1853-1890)

Ta maman qui t'aime BEAUCOUP
Amal Rababy Salem.
Beyrouth, le 04-09-01


Amal, Yara, Ghassan, & Jad Salem
X-mas 2000
..

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Front: Cynthia & Marcel AbiSamra
Easter- April 2001


"How I Love You"  By Engelbert Humperdinck

Page created on August 8, 2001
Last updated on December 11, 2002
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